« La liberté, c’est l’enfant de la classe ouvrière, née sur un grabat de misère, et de mine chétive encore, mais qui porte en soi une incomparable vitalité secrète et dont le regard de flamme appelle la liberté d’un monde nouveau. »
Jean Jaurès, Interpellation à la Chambre des députés, 4 décembre 1905
« Ainsi, Messieurs, ce n’est pas par la tradition des livres, c’est par la tradition de l’histoire que la pensée de la France s’incorpore à la substance même de la classe ouvrière. C’est dans le prolétariat que le verbe de la France se fait chair. »
Jean Jaurès, Interpellation à la Chambre des députés, 4 décembre 1905
« J’ose dire, sans jouer des mots, que plus les ouvriers seront révolutionnaires, plus ils le seront délibérément, consciemment, plus ils comprendront aussi la nécessité de défendre toujours, de sauver toujours l’indépendance de la nation. »
Jean Jaurès, Interpellation à la Chambre des députés, 4 décembre 1905
« Qu’est-ce que la Révolution ? C’est le suprême effort vers l’entière liberté politique et sociale. »
Jean Jaurès, Interpellation à la Chambre des députés, 4 décembre 1905
« Dans l’œuvre de Zola, il n’y a pas seulement d’admirables et puissantes peintures de la vie, il y a une sorte d’optimisme robuste, une foi invincible dans la force du travail, de la science, de la vie elle-même. »
Jean Jaurès, Transfert des cendres d’Émile Zola au Panthéon, Discussion à la Chambre des députés, 19 mars 1908
« Messieurs, la première question qui se pose à nous, question vitale, question d’avenir pour l’Europe et pour la France, mais aussi question d’intérêt immédiat et de gestion financière, c’est de savoir si l’Europe est condamnée encore pour de longues générations à ce régime, si ce conflit de l’Angleterre et de l’Allemagne doit se perpétuer, imposant sur nous toutes les charges de la paix armée et aboutissant enfin à la catastrophe d’une grande guerre où tous les peuples de l’Europe risqueraient d’être entraînés, ou si, au contraire, ce conflit peut se résoudre, s’il peut être atténué d’abord, réglé ensuite par des moyens pacifiques et si la France y peut contribuer. Eh bien! messieurs, au risque de vous paraître optimiste et imprudent dans cet optimisme, je crois que ce conflit peut être pacifiquement résolu, et je n’offenserai pas notre pays en disant que son devoir, proportionné précisément à la grandeur historique de son rôle, est de travailler autant qu’il dépend de lui à la solution amiable de ce conflit. »
Jean Jaurès, L’antagonisme anglo-allemand grave menace pour la paix, Discours parlementaire du 18 novembre 1909
« Ah! messieurs, c’est la rançon des entreprises de la force, c’est la Némésis, comme le disait Berthelot, qui guette toutes les œuvres de guerre et de violence ; il vient un jour où les peuples se lassent ; on n’a pas tenu compte de leurs plaintes et de leurs souffrances ; on, a laissé, pour la satisfaction des besoins d’orgueil ou des convoitises capitalistes, s’accumuler les risques de guerre ; on a pressuré le travail. Mais un jour vient où il faut régler les comptes, où il faut combler l’abîme du déficit qui s’est creusé, et ce jour-là on est acculé à cette redoutable alternative : ou l’on demandera des sacrifices aux classes dirigeantes qui vêtaient bien bénéficier de la guerre, mais qui ne veulent pas en porter le poids, ou bien on demandera, par l’impôt, des sacrifices nouveaux au peuple déjà exploité, et alors le peuple se redresse, il réclame, il revendique, et les œuvres de force qu’on avait préparées deviennent l’occasion de mouvements sociaux et politiques dont l’ampleur épouvante les imprudents qui croyaient ne déchaîner que des risques de guerre et qui déchaînent des risques de révolution. »
Jean Jaurès, L’antagonisme anglo-allemand grave menace pour la paix, Discours parlementaire du 18 novembre 1909
Voir aussi :
Les Discours de Jean Jaurès
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