« Mort, Napoléon s’anime d’une vie nouvelle. Après tant de métamorphoses, voici qu’il devient image et idée. »
Jacques Bainville, Napoléon, Chap.XXVII, 1931
« Une chance persistante, son astre jaloux de pousser jusqu’à la perfection une vie héroïque, faisaient gagner à Bonaparte le gros lot de la gloire. Et la gloire elle-même le payait de n’avoir vraiment aimé qu’elle. Il avait toujours visé haut, calculé en vue du grand. Voilà ce qui lui est rendu par la plus large part de présence posthume, d’immortalité subjective qu’un homme puisse obtenir. »
Jacques Bainville, Napoléon, Chap.XXVII, 1931
« Le second Empire répète le premier, sans génie, et s’effondre comme lui par l’invasion. Sedan ne fait nul tort à Austerlitz, pas même à Waterloo. L’invective qui vient meurtrir Napoléon le Petit s’arme encore de Napoléon le Grand. »
Jacques Bainville, Napoléon, Chap.XXVII, 1931
« On s’est fait, on persiste à se faire de Napoléon une idée si surhumaine qu’on croit qu’il dépendait de lui de fixer le soleil, d’arrêter le spectacle et le spectateur au plus beau moment. »
Jacques Bainville, Napoléon, Chap.XXVII, 1931
« Personne ni rien n’échappe à la poussière. Napoléon Bonaparte n’est pas protégé contre l’oubli. Toutefois, après plus de cent ans, le prestige de son nom est intact et son aptitude à survivre aussi extraordinaire que l’avait été son aptitude à régner. »
Jacques Bainville, Napoléon, Chap.XXVII, 1931
« La dictature est comme beaucoup de choses. Elle peut être la meilleure ou la pire des formes de gouvernement. Il y a d’excellentes dictatures. Il y en a de détestables. »
Jacques Bainville, Les dictatures, Au lecteur, 1935
« Nous croyons toujours que tout est nouveau, alors que nous refaisons les expériences que les hommes des autres siècles ont faites et que nous repassons par les mêmes chemins qu’eux. »
Jacques Bainville, Les dictatures, Introduction, 1935
« Le loup devenu berger ne pense plus qu’à mordre. »
Jacques Bainville, Les dictatures, Les temps modernes, Cromwell-le lord protecteur, 1935
« Lorsque la Révolution française de 1789 éclata, personne ne se doutait qu’on allait à la République […] . Lorsque la République fut proclamée, personne ne se doutait qu’on allait à la dictature. Le peuple français savait encore moins qu’en acclamant la liberté, il désirait l’égalité, que l’égalité est le contraire de la liberté, que l’une doit être sacrifiée à l’autre et que, par conséquent, il faut un pouvoir fort pour briser les inégalités sociales. Sans en avoir conscience, la France aspirait à l’autorité. »
Jacques Bainville, Les dictatures, Les temps modernes, Robespierre,1935
« C’est à Robespierre qu’aboutit la Révolution, pendant quelques mois qui finissent par se compter en années. »
Jacques Bainville, Les dictatures, Les temps modernes, Robespierre,1935
« Ce qui rend si difficile de comprendre cet homme (Robespierre), c’est qu’il semble tout d’abord si peu humain. Pendant longtemps, il a gêné les apologistes les plus passionnés de la Révolution. Au moins Danton avec ses passions et ses vices était-il un vivant. Robespierre est incorruptible, assurément, mais de l’incorruptibilité du minéral, du diamant. Il semble échapper aux lois de la commune humanité. »
Jacques Bainville, Les dictatures, Les temps modernes, Robespierre,1935
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