« Déjà avant l’écroulement final, la France est dissoute, et elle est dissoute parce que les privilégiés ont oublié leur caractères d’hommes publics. »
Hippolyte Taine, Les origines de la France contemporaine, L’ancien Régime, Livre I, Chap.IV.6, 1875
« Un état-major en vacances pendant un siècle et davantage, autour du général en chef qui reçoit et tient salon : voilà le principe et le résumé des mœurs sous l’ancien régime. »
Hippolyte Taine, Les origines de la France contemporaine, L’ancien Régime, Livre II, Chap.I, 1875
« Enfoncée par l’effort de toute une société et de tout un siècle, l’empreinte de la cour est si forte, qu’elle s’est gravée dans le détail comme dans l’ensemble et dans les choses de la matière comme dans les choses de l’esprit. »
Hippolyte Taine, Les origines de la France contemporaine, L’ancien Régime, Livre II, Chap.I, 1875
« Ce n’était pas une révolution, mais une dissolution. »
Hippolyte Taine, Les origines de la France contemporaine, La Révolution: l’Anarchie, Livre I, Chap.I, 1878
« Quand un fleuve coule à pleins bords, il suffit d’une petite crue pour qu’il déborde. Telle est la misère au dix-huitième siècle. L’homme du peuple, qui vit avec peine quand le pain est à bon marché, se sent mourir quand il est cher. »
Hippolyte Taine, Les origines de la France contemporaine, La Révolution: l’anarchie, Livre I, Chap.I, 1878
« Quand un mur est trop haut, on ne songe pas même à l’escalader. – Mais voici que le mur se crevasse, et que tous ses gardiens, clergé, noblesse, tiers-état, lettrés, politiques, et jusqu’au gouvernement lui-même, y pratiquent une large brèche. Pour la première fois, les misérables aperçoivent une issue ; ils s’élancent, d’abord par pelotons, puis en masse, et la révolte maintenant est universelle, comme autrefois la résignation. »
Hippolyte Taine, Les origines de la France contemporaine, La Révolution: l’anarchie, Livre I, Chap.I, 1878
« C’est que, sous le régime ancien, l’incendie couvait portes closes ; subitement la grande porte s’ouvre, l’air pénètre, et aussitôt la flamme jaillit. »
Hippolyte Taine, Les origines de la France contemporaine, La Révolution: l’anarchie, Livre I, Chap.I.2, 1878
« Quand l’irritation s’est accumulée, elle déborde au hasard. »
Hippolyte Taine, Les origines de la France contemporaine, La Révolution: l’anarchie, Livre I, Chap.II.3, 1878
« C’est la dictature de la foule attroupée, et ses procédés, conformes à sa nature, sont les voies de fait : sur tout ce qui lui résiste, elle frappe. »
Hippolyte Taine, Les origines de la France contemporaine, La Révolution: l’anarchie, Livre I, Chap.II.5, 1878
« Comme un éléphant domestique qui tout d’un coup redeviendrait sauvage, le peuple, d’un geste, jette à bas son cornac ordinaire, et les nouveaux guides qu’il tolère juchés sur son cou ne sont là que pour la montre ; dorénavant, il marche à sa guise, affranchi de leur raison, livré à ses sensations, à ses instincts et à ses appétits. »
Hippolyte Taine, Les origines de la France contemporaine, La Révolution: l’anarchie, Livre I, Chap.II.6, 1878
« La toute-puissance subite et la licence de tuer sont un vin trop fort pour la nature humaine ; le vertige vient, l’homme voit rouge, et son délire s’achève par la férocité. »
Hippolyte Taine, Les origines de la France contemporaine, La Révolution: l’anarchie, Livre I, Chap.I.6, 1878
« Le propre d’une insurrection populaire, c’est que, personne n’y obéissant à personne, les passions méchantes y sont libres autant que les passions généreuses, et que les héros n’y peuvent contenir les assassins. »
Hippolyte Taine, Les origines de la France contemporaine, La Révolution: l’anarchie, Livre I, Chap.II.6, 1878
Voir aussi:
Les Citations de Baruch Spinoza
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