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Citations Etienne Bonnot de Condillac

« Voulez-vous apprendre les sciences avec facilité ? Commencez par apprendre votre langue. »

Etienne Bonnot de Condillac, Traité des systèmes, chap.XVIII, 1798

« Il serait peu curieux de savoir ce que sont les bêtes, si ce n’était pas un moyen de connaître mieux ce que nous sommes. »

Etienne Bonnot de Condillac, Traité des animaux, préface, 1798

« Le temps est comme une vaste carrière qui s’ouvre aux philosophes. Les vérités semées de distance en distance sont confondues dans une infinité d’erreurs qui remplissent tout l’espace. Les siècles s’écoulent, les erreurs s’accumulent, le plus grand nombre des vérités échappe, et les athlètes se disputent des prix que distribue un spectateur aveugle. »

Etienne Bonnot de Condillac, Traité des animaux, Part.I, chap.I, 1798

« C’est extravaguer, que de chercher l’évidence partout ; c’est rêver, que d’élever des systèmes sur des fondements purement gratuits ; saisir le milieu entre ces deux extrémités, c’est philosopher. »

Etienne Bonnot de Condillac, Traité des animaux, Part.I, chap.I, 1798

« Il y a des bêtes qui sentent comme nous le besoin de vivre ensemble : mais leur société manque de ce ressort qui donne tous les jours à la nôtre de nouveaux mouvements, et qui la fait tendre à une plus grande perfection. Ce ressort est la parole. »

Etienne Bonnot de Condillac, Traité des animaux, Part.II, chap.IV, 1798

« Nous devons tout à ceux qui ont le don de la parole, c’est-à-dire, à ceux qui, parlant pour dire quelque chose, et faire entendre et sentir ce qu’ils disent, répandent dans leurs discours la lumière et le sentiment. Ils nous apprennent à les copier, jusque dans la manière de sentir : leur âme passe en nous avec toutes ses habitudes : nous tenons d’eux la pensée. »

Etienne Bonnot de Condillac, Traité des animaux, Part.II, chap.IV, 1798

« Il y a en quelque sorte deux moi dans chaque homme : le moi d’habitude et le moi de réflexion. C’est le premier qui touche, qui voit : c’est lui qui dirige toutes les facultés animales. Son objet est de conduire le corps, de le garantir de tout accident, et de veiller continuellement à sa conservation. Le second, lui abandonnant tous ces détails, se porte à d’autres objets. Il s’occupe du soin d’ajouter à notre bonheur. Ses succès multiplient ses désirs, ses méprises les renouvellent avec plus de force : les obstacles sont autant d’aiguillons : la curiosité le meut sans cesse : l’industrie fait son caractère. Celui-là est tenu en action par les objets, dont les impressions reproduisent dans l’âme les idées, les besoins et les désirs, qui déterminent dans le corps les mouvements correspondants, nécessaires à la conservation de l’animal. Celui-ci est excité par toutes les choses qui, en nous donnant de la curiosité, nous portent à multiplier nos besoins. Mais, quoiqu’ils tendent chacun à un but particulier, ils agissent souvent ensemble. »

Etienne Bonnot de Condillac, Traité des animaux, Part.II, chap.V, 1798

« La mesure de réflexion que nous avons au-delà de nos habitudes est ce qui constitue notre raison. »

Etienne Bonnot de Condillac, Traité des animaux, Part.II, chap.V, 1798

« L’homme, […] capable d’abstraction de toute espèce, peut se comparer avec tout ce qui l’environne. Il rentre en lui-même, il en sort, son être et la nature entière deviennent les objets de ses observations : ses connaissances se multiplient, les arts et les sciences naissent, et ne naissent que pour lui. »

Etienne Bonnot de Condillac, Traité des animaux, Part.II, chap.V, 1798

« L’expérience ne permet pas aux hommes d’ignorer combien ils se nuiraient, si chacun, voulant s’occuper de son bonheur aux dépens de celui des autres, pensait que toute action est suffisamment bonne, dès qu’elle procure un bien physique à celui qui agit. Plus ils réfléchissent sur leurs besoins, sur leurs plaisirs, sur leurs peines, et sur toutes les circonstances par où ils passent, plus ils sentent combien il leur est nécessaire de se donner des secours mutuels. Ils s’engagent donc réciproquement ; ils conviennent de ce qui sera permis ou défendu, et leurs conventions sont autant de lois auxquelles les actions doivent être subordonnées ; c’est là que commence la moralité. »

Etienne Bonnot de Condillac, Traité des animaux, Part.II, chap.VII, 1798

« L’esprit de l’homme ne demande qu’à s’instruire. Quoique aride dans les commencements, il devient bientôt fécond par l’action des sens, et il s’ouvre à l’influence de tous les objets capables de susciter en lui quelque fermentation. Si la culture ne se hâte donc pas d’étouffer les mauvaises semences, il s’épuisera pour produire des plantes peu salutaires, souvent dangereuses, et qu’on n’arrachera qu’avec de grands efforts. »

Etienne Bonnot de Condillac, Traité des animaux, Part.II, chap.IX, 1798

« On ne dispose de rien, quand on ne fait qu’obéir à ses habitudes : on suit seulement l’impulsion donnée par les circonstances. Le droit de choisir, la liberté, n’appartient donc qu’à la réflexion. Mais les circonstances commandent les bêtes, l’homme au contraire les juge : il s’y prête, il s’y refuse, il se conduit lui-même, il veut, il est libre. »

Etienne Bonnot de Condillac, Traité des animaux, Part.II, chap.X, 1798

Voir aussi :

Les Citations de Thomas Hobbes

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