Jeudi novembre 21st 2024

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Citations de Charles Fourier

 

« Que de malfaisance dans les esprits civilisés! Que de lenteurs dans leurs inventions, que de scandale dans l’emploi qu’ils en font! Quel chaos d’impéritie et de vices dans cette gasconne société qui vante son progrès vers la perfectibilité ! Si elle connaissait les lois du mouvement social, elle saurait qu’en éducation, comme en tout, il faut d’abord conduire l’homme au premier but de l’attraction, au luxe interne et externe (santé et richesse); or la classe qui reçoit le plus d’éducation est la plus ennemie du travail ACTIF en culture et manufacture, c’est aussi la moins robuste : elle manque donc les 2 voies de luxe, richesse interne ou santé, et richesse externe qui ne peut provenir que du travail productif. Dès lors les systèmes d’éducation civilisée sont tous aussi faux les uns que les autres. »

Charles Fourier, Le nouveau monde industriel et sociétaire, Sect.4, notice.8, 1829

 

« Nos philosophes, qui croient connaître toutes les passions, sont comparables à des enfants de dix ans qui, enchantés de leurs globules de marbre, pensent qu’à l’âge de vingt ans ils n’auront point de plaisirs plus séduisants. Juger des passions d’harmonie par les passions civilisées, c’est imiter un paysan qui, n’étant jamais sorti de son nid, croit que le clocher de son village est le plus beau clocher du monde et que son curé est le plus savant homme de la terre. Quand ce paysan aura vu le monde, parcouru les capitales » il trouvera bien à décompter en fait de clochers et de savants. »

Charles Fourier, Le nouveau monde industriel et sociétaire, Sect.5, notice.9, 1829

 

« L’homme civilisé ne trouvant son bénéfice que dans la rapine et la rapacité, il doit s’abandonner à ces vices tant qu’on ne sait lui créer d’autres stimulants de justice que l’honneur d’être philosophe, d’obéir à Sénèque et Diogène : ce ne sont pas là des contrepoids à la cupidité. Il est connu que le monde n’estime que la fortune acquise per fas et nefas ; qu’on n’a que raillerie et duperie à recueillir en pratiquant l’équité; dès lors le civilisé s’en garde comme d’un piège. Il faut donc, pour l’y rallier, un régime où l’individu trouve son bénéfice personnel dans la justice distributive ; il ne la pratiquera qu’à cette condition. »

Charles Fourier, Le nouveau monde industriel et sociétaire, Sect.5, notice.9, 1829

 

« Les passions ne sont pas plus ennemies de l’homme que les instruments musicaux : l’homme n’a d’ennemis que les philosophes qui veulent diriger les passions, sans avoir la moindre connaissance du mécanisme que leur assigne la nature. »

Charles Fourier, Le nouveau monde industriel et sociétaire, Sect.5, notice.10, 1829

 

« On peut les comparer (les politiques) au mauvais cavalier de qui les rieurs disent : Ce n’est pas lui qui mène son cheval, c’est son cheval qui le mène. Tels sont nos génies politiques : ce n’est pas eux qui mènent le gouvernement civilisé, c’est lui qui les mène, eux à qui il eût été si facile de nous diriger vers les routes du progrès réel, s’ils eussent voulu sortir de l’ornière, sortir des préjugés de morcellement agricole et d’anarchie commerciale, ou concurrence individuelle de fourberie. »

Charles Fourier, Le nouveau monde industriel et sociétaire, Sect.6, notice.11, 1829

 

« Que de dépravations dans le monde philosophique! La littérature est une prostituée qui ne s’étudie qu’à nous familiariser avec le vice, le peindre sous des couleurs plaisantes, pour attirer des recettes aux salles de comédie. La morale est une radoteuse discréditée qui n’ose pas déclamer contre les vices impunis, tels que la banqueroute ; elle flagorne toutes les classes de larrons, pour s’en faire des prôneurs et faciliter la vente de ses livres. Quant à l’économisme, qui ne sait rien inventer, il ne cherche qu’à innocenter les vices de ses favoris les marchands. C’est ainsi qu’aucune des sciences ne songe à remplir sa tâche, l’analyse des vices de civilisation et la recherche du remède.»

Charles Fourier, Le nouveau monde industriel et sociétaire, Sect.6, notice.11, 1829

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