« Ainsi, nous sommes certainement convaincus que la connaissance de l’histoire des sciences est de la plus haute importance. Je pense même qu’on ne connaît pas complètement une science tant qu’on n’en sait pas l’histoire. »
Auguste Comte, Cours de philosophie positive, leçon 2, 1830/1842
« La philosophie positive se trouve donc naturellement partagée en cinq sciences fondamentales, dont la succession est déterminée par une subordination nécessaire et invariable, fondée, indépendamment de toute opinion hypothétique, sur la simple comparaison approfondie des phénomènes correspondants; c’est l’astronomie, la physique, la chimie, la physiologie et enfin la physique sociale. »
Auguste Comte, Cours de philosophie positive, leçon 2, 1830/1842
« N’oublions pas que, dans presque toutes les intelligences, même les plus élevées, les idées restent ordinairement enchaînées suivant l’ordre de leur acquisition première; et que, par conséquent, c’est un mal le plus souvent irrémédiable que de n’avoir pas commence par le commencement. Chaque siècle ne compte qu’un bien petit nombre de penseurs capables, à l’époque de leur virilité., comme Bacon, Descartes et Leibnitz, de faire véritablement table rase pour reconstruire de fond en comble le système entier de leurs idées acquises. »
Auguste Comte, Cours de philosophie positive, leçon 2, 1830/1842
« Dans l’état actuel du développement de nos connaissances positives, il convient, je crois, de regarder la science mathématique, moins comme une partie constituante de la philosophie naturelle proprement dite, que comme étant, depuis Descartes et Newton, la vraie base fondamentale de toute cette philosophie, quoique, à parler exactement, elle soit à la fois l’une et l’autre. Aujourd’hui, en effet, la science mathématique est bien moins importante par les connaissances, très réelles et très précieuses néanmoins, qui la composent directement, que comme constituant l’instrument le plus puissant que l’esprit humain puisse employer dans la recherche des lois des phénomènes naturels.»
Auguste Comte, Cours de philosophie positive, leçon 2, 1830/1842
« C’est dans les lois des phénomènes que consiste réellement la science, à laquelle les faits proprement dits, quelque exacts et nombreux qu’ils puissent être, ne fournissent jamais que d’indispensables matériaux. Or, en considérant la destination constante de ces lois, on peut dire, sans aucune exagération, que la véritable science, bien loin d’être formée de simples observations, tend toujours à dispenser, autant que possible, de l’exploration directe, en y substituant cette prévision rationnelle, qui constitue, à tous égards, le principal caractère de l’esprit positif. »
Auguste Comte, Discours sur l’esprit positif, 1842
« Le véritable esprit positif consiste surtout à voir Pour Prévoir, à étudier ce qui est, afin d’en conclure ce qui sera, d’après le dogme général de l’invariabilité des lois naturelles. »
Auguste Comte, Discours sur l’esprit positif, 1842
« Quoique les nécessités purement mentales soient sans doute, les moins énergiques de toutes celles inhérentes à notre nature, leur existence directe et permanente est néanmoins incontestable chez toutes les intelligences : elles y constituent la première stimulation indispensable à nos divers efforts philosophiques, trop souvent attribués surtout aux impulsions pratiques, qui les développent beaucoup, il est vrai, mais ne pourraient les faire naître. Ces exigences intellectuelles, relatives, comme toutes les autres, à l’exercice régulier des fonctions correspondantes, réclament toujours une heureuse combinaison de stabilité et d’activité, d’où résultent les besoins simultanés d’ordre et de progrès, ou de liaison et d’extension. »
Auguste Comte, Discours sur l’esprit positif, 1842
« Quand la raison humaine est enfin assez mûrie pour renoncer franchement aux recherches inaccessibles et circonscrire sagement son activité dans le domaine vraiment appréciable à nos facultés, la philosophie positive lui procure certainement une satisfaction beaucoup plus complète, à tous égards, aussi bien que plus réelle, de ces deux besoins élémentaires. »
Auguste Comte, Discours sur l’esprit positif, 1842
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