« Sur toutes choses, le prince doit se conduire envers ses sujets de telle manière qu’on ne le voie point varier selon les circonstances bonne sou mauvaises. S’il attend d’être contraint par la nécessité à faire le mal ou le bien, il arrivera, ou qu’il ne sera plus à temps de faire le mal, ou que le bien qu’il fera ne lui profitera point : car on le croira fait par force, et on ne lui en saura aucun gré. »
Nicolas Machiavel, Le Prince, 1515
« Le prince doit s’il est doué de quelque sagesse, imaginer et établir un système de gouvernement tel, qu’en quelque temps que ce soit, et malgré toutes les circonstances, les citoyens aient besoin de lui : alors il sera toujours certain de les trouver fidèles. »
Nicolas Machiavel, Le Prince, 1515
« Un prince dont la ville est bien fortifiée, et qui ne se fait point haïr de ses sujets, ne doit pas craindre d’être attaqué ; et s’il l’était jamais, l’assaillant s’en retourneraient avec honte : car les choses de ce monde sont variables ; et il n’est guère possible qu’un ennemi demeure campé toute une année avec ses troupes autour d’une place. »
Nicolas Machiavel, Le Prince, 1515
« Il est nécessaire à un prince que son pouvoir soit établi sur de bonnes bases, sans lesquelles il ne peut manquer de s’écrouler. Or, pour tout Etat, soit ancien, soit nouveau, soit mixte, les principales bases sont de bonnes lois et de bonnes armes. »
Nicolas Machiavel, Le Prince, 1515
« Le prince dont le pouvoir n’a pour appui que des troupes mercenaires, ne sera jamais ni assuré ni tranquille ; car de telles troupes sont désunies, ambitieuses, sans discipline, infidèles, hardies envers les amis, lâches contre les ennemis ; et elles n’ont ni crainte de Dieu, ni probité à l’égard des hommes. »
Nicolas Machiavel, Le Prince, 1515
« Les capitaines mercenaires sont ou ne sont pas de bons guerriers : s’ils le sont, on ne peut s’y fier, car ils ne tendent qu’à leur propre grandeur, en opprimant, soit le prince même qui les emploie, soit d’autres contre sa volonté ; s’ils ne le sont pas, celui qu’ils servent est bientôt ruiné. »
Nicolas Machiavel, Le Prince, 1515
« Si l’on recherche la principale source de la ruine de l’empire romain, on la trouvera dans l’introduction de l’usage de prendre des Goths à sa solde : par là, en effet, on commença à énerver les troupes nationales, de telle sorte que toute la valeur qu’elles perdaient tournait à l’avantage des barbares. »
Nicolas Machiavel, Le Prince, 1515
« Mépriser l’art de la guerre, c’est faire le premier pas vers sa ruine ; le posséder parfaitement, c’est le moyen de s’élever au pouvoir. »
Nicolas Machiavel, Le Prince, 1515
« Une des fâcheuses conséquences, pour un prince, de la négligence des armes, c’est qu’on vient à le mépriser ; abjection de laquelle il doit sur toute chose se préserver. »
Nicolas Machiavel, Le Prince, 1515
« […] le prince doit lire les historiens, y considérer les actions des hommes illustres, examiner leur conduite dans la guerre, rechercher les causes de leurs victoires et celles de leurs défaites, et étudier ainsi ce qu’il doit imiter et ce qu’il doit fuir. Il doit faire surtout ce qu’ont fait plusieurs grands hommes, qui, prenant pour modèle quelque ancien héros célèbre, avaient sans cesse sous leurs yeux ses actions et toute sa conduite, et les prenaient pour règles. C’est ainsi qu’on dit qu’Alexandre le Grand imitait Achille, que César imitait Alexandre, et que Scipion prenait Cyrus pour modèle. »
Nicolas Machiavel, Le Prince, 1515
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