« Celui qui ne connaît pas la distraction de l’art et qui est tout à fait réduit à la bestialité ne connaît plus guère qu’une distraction au monde : manger et boire, boire surtout. »
Jean-Marie Guyau, L’art au point de vue sociologique, Partie II , 1887
« Quant au rêve, avec l’espoir qui en est inséparable, il est ce qu’il y a de plus doux. C’est un pont entrevu entre l’idéal lointain et le réel trop voisin, entre le ciel et la terre. Et parmi les rêves, le plus beau est la poésie. Elle est comme cette colonne qui semble s’allonger sur la mer au lever de Sirius, laiteuse traînée de lumière qui se pose immobile sur le frémissement des flots, et qui, à travers l’infini de la mer et des cieux, relie l’étoile à notre globe par un rayon. »
Jean-Marie Guyau, L’art au point de vue sociologique, Partie II , 1887
« C’est le privilège de l’art que de ne rien démontrer, de ne rien « prouver », et cependant d’introduire dans nos esprits quelque chose d’irréfutable. »
Jean-Marie Guyau, L’art au point de vue sociologique, Partie II , 1887
« La poésie, […] naît de l’évocation d’une multitude d’idées et de sentiments qui obsèdent l’esprit sans pouvoir être saisis tous à la fois : elle est une suggestion, une excitation perpétuelle. La poésie, c’est le regard jeté sur le fond brumeux, mouvant et infini des choses. »
Jean-Marie Guyau, L’art au point de vue sociologique, Partie II , 1887
« De siècle en siècle, en effet, l’aspect du monde change pour les hommes; en parcourant le cycle de la vie, il leur arrive ce qui arrive aux voyageurs parcourant les grands cercles terrestres : ils voient se lever sur leurs têtes des astres nouveaux qui se couchent ensuite pour eux, et c’est seulement au terme du voyage qu’ils pourront espérer connaître toute la diversité du ciel. »
Jean-Marie Guyau, L’art au point de vue sociologique, Partie II , 1887
« Un grand homme épuise, pour ainsi dire, à l’avance son siècle : ceux qui viendront après lui l’imiteront même sans le connaître, parce qu’il les contenait d’avance et les avait devinés. »
Jean-Marie Guyau, L’art au point de vue sociologique, Partie II , 1887
« On a comparé Hugo à une force de la nature, en raison de sa puissance d’imagination; mais c’était plutôt encore une force de l’humanité. »
Jean-Marie Guyau, L’art au point de vue sociologique, Partie II , 1887
« Le propre de la pensée vraiment poétique, c’est, en quelque sorte, de déborder le vers, dont la mesure ne semble lui avoir été imposée que pour limiter en elle ce qui seul peut l’être, la forme, non le fond. »
Jean-Marie Guyau, L’art au point de vue sociologique, Partie II , 1887
« Non, tout n’est pas pour le mieux dans ce monde, mais tout n’y est pas non plus pour le pis, tout n’y est pas méprisable, et le « paquet de chair qui passe » n’en a pas moins pensé, senti, aimé. »
Jean-Marie Guyau, L’art au point de vue sociologique, Partie II , 1887
« La poésie réalise des mythes, voilà la vraie raison qui rend d’ordinaire la métaphore supérieure à la comparaison pour le poète : la métaphore est une vision, la comparaison est un syllogisme. »
Jean-Marie Guyau, L’art au point de vue sociologique, Partie II , 1887
« L’inspiration du génie n’est pas seulement réglée, mais aussi constituée en grande partie par le goût même, qui, parmi les associations innombrables que suscite le hasard, juge du premier coup, choisit. Écrire, peindre, sculpter, c’est savoir choisir. L’écrivain, comme le musicien, reconnaît du premier coup dans la confusion de ses pensées ce qui est mélodieux, ce qui sonne juste et bien. »
Jean-Marie Guyau, L’art au point de vue sociologique, Partie II , 1887
Voir aussi:
Les Citations de Max Weber
Les Citations de Baruch Spinoza
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