« Ce qui fait surtout la force de la tradition, c’est le caractère des personnes qui la transmettent et l’inculquent, je veux dire les anciens. Ils en sont l’expression vivante ; eux seuls ont été témoins de ce que faisaient les ancêtres. Ils sont l’unique intermédiaire entre le présent et le passé. D’autre part, ils jouissent, auprès des générations qui ont été élevées sous leurs yeux et sous leur direction, d’un prestige que rien ne peut remplacer. L’enfant, en effet, a conscience de son infériorité vis-à-vis des personnes plus âgées qui l’entourent, et il sent qu’il dépend d’elles. Le respect révérenciel qu’il a pour elles se communique naturellement à tout ce qui en vient, à tout ce qu’elles disent et à tout ce qu’elles font. C’est donc l’autorité de l’âge qui fait en grande partie celle de la tradition. »
Emile Durkheim, De la division du travail social, Livre II, chap.3, 1893
« […] les classes ouvrières ne veulent pas vraiment la condition qui leur est faite, mais ne l’acceptent trop souvent que contraintes et forcées, n’ayant pas les moyens d’en conquérir d’autres. »
Emile Durkheim, De la division du travail social, Livre III, chap.1, 1893
« Mais il n’est ni nécessaire, ni même possible que la vie sociale soit sans luttes. Le rôle de la solidarité n’est pas de supprimer la concurrence, mais de la modérer. »
Emile Durkheim, De la division du travail social, Livre III, chap.1, 1893
« Est moral, peut-on dire, tout ce qui est source de solidarité, tout ce qui force l’homme à compter avec autrui, à régler ses mouvements sur autre chose que les impulsions de son égoïsme, et la moralité est d’autant plus solide que ces liens sont plus nombreux et plus forts. »
Emile Durkheim, De la division du travail social, Livre III, conclusion, 1893
« La conscience est un mauvais juge de ce qui se passe au fond de l’être, parce qu’elle n’y pénètre pas. »
Emile Durkheim, De la division du travail social, Livre III, conclusion, 1893
« Le droit et la morale, c’est l’ensemble des liens qui nous attachent les uns aux autres et à la société, qui font de la masse des individus un agrégat et un cohérent. »
Emile Durkheim, De la division du travail social, Livre III, conclusion, 1893
« La société n’est donc pas, comme on l’a cru souvent, un événement étranger à la morale ou qui n’a sur elle que des répercussions secondaires ; c’en est, au contraire, la condition nécessaire. Elle n’est pas une simple juxtaposition d’individus qui apportent, en y entrant, une moralité intrinsèque ; mais l’homme n’est un être moral que parce qu’il vit en société, puisque la moralité consiste à être solidaire d’un groupe et varie comme cette solidarité. Faites évanouir toute vie sociale, et la vie morale s’évanouit du même coup, n’ayant plus d’objet où se prendre. »
Emile Durkheim, De la division du travail social, Livre III, conclusion, 1893
« Non seulement la division du travail présente le caractère par lequel nous définissons la moralité, mais elle tend de plus en plus à devenir la condition essentielle de la solidarité sociale. »
Emile Durkheim, De la division du travail social, Livre III, conclusion, 1893
« […] loin d’être entamée par les progrès de la spécialisation, la personnalité individuelle se développe avec la division du travail. »
Emile Durkheim, De la division du travail social, Livre III, conclusion, 1893
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