« Dès ses débuts, Rome est elle-même. Elle détourne à son profit les sources morales du vieux monde, comme elle détournait les eaux dans les montagnes pour les amener dans ses murs. Une fois la source captée, son avidité l’épuise, elle va plus loin pour en capter une autre. »
Elie Faure, Histoire de l’Art. L’esprit des formes. L’art antique, 1909
« Le Grec fait la cité à l’image du monde. Le Romain veut faire le monde à l’image de la cité. La vraie religion du Romain, c’est le foyer et le chef du foyer, le père. »
Elie Faure, Histoire de l’Art. L’esprit des formes. L’art antique, 1909
« L’idéal romain, au long de l’histoire, a l’uniformité et la constance d’une règle administrative. »
Elie Faure, Histoire de l’Art. L’esprit des formes. L’art antique, 1909
« Je ne puis plus croire que la peinture, le plus individualiste de tous les arts reste capable, du moins en Europe, de présenter l’image d’une société qui évolue, d’un pas de plus en plus sûr, vers des modes anonymes et collectifs de production. »
Elie Faure, Ombres solides, « Introduction à la mystique du cinéma », 1934
« Il y a, entre le cinéma et les sociétés qui s’ébauchent avec notre complicité ou malgré notre résistance, les mêmes rapports qu’il y eut au moyen âge, pour ne pas remonter plus haut, entre l’architecture et la société dite chrétienne en Europe, entre l’architecture et la société dite bouddhique en Asie. »
Elie Faure, Ombres solides, « Introduction à la mystique du cinéma », 1934
« Le film, comme le temple, est anonyme. Comme le temple, il tire son principe collectif de moyens financiers dépassant la capacité de l’individu, de la multitude des figurants qui font songer aux maçons et aux manœuvres, de ses acteurs qui répondent par leur mimique, après huit siècles, au geste des imagiers, de ses metteurs en scène et techniques succédant aux maîtres d’œuvres, des procédés standardisés et mécaniques qui trouveraient aisément leurs répondants dans le principe unique de la croisée d’ogive et des charpentes du vaisseau, et des foules mêlées et déferlantes pour qui l’un et l’autre sont faits. »
Elie Faure, Ombres solides, « Introduction à la mystique du cinéma », 1934
« La foi vient d’un accord obscur entre le développement intrinsèque de l’art lui-même et la mystique qu’il est appelé à servir. »
Elie Faure, Ombres solides, « Introduction à la mystique du cinéma », 1934
« Le cinéma est avant tout un révélateur inépuisable de passages nouveaux, d’arabesques nouvelles, d’harmonies nouvelles entre les tons et les valeurs, les lumières et les ombres, les formes et les mouvements, la volonté et ses gestes, l’esprit et ses incarnations. »
Elie Faure, Ombres solides, « Introduction à la mystique du cinéma », 1934
« La science n’est que le pressoir qui transforme la grappe en vin. »
Elie Faure, Ombres solides, « Introduction à la mystique du cinéma », 1934
« Le cinéma n’est ni la peinture, ni la sculpture, ni l’architecture, ni la danse, ni la musique, ni la littérature, ni le théâtre, ni la photographie. Il est plus simplement le cinéma. »
Elie Faure, Ombres solides, « Introduction à la mystique du cinéma », 1934
« […] le cinéma ne se contente pas de réintégrer l’homme dans l’univers, de lui rendre ses rapports réels et permanents avec le temps, l’espace, l’atmosphère, la lumière, la forme et le mouvement. Il ne se borne pas, depuis que la captation des bruits et des souffles du monde lui permet de réaliser l’orchestration symphonique de nos sensations auditives et de nos sensations visuelles, à nous marquer notre place de Maître d’œuvre au centre commun de réception et de commandement de la symphonie universelle. Il nous apprend peu à peu à replonger notre voix même dans la totalité de l’Etre comme l’une des plus humbles […] entre les sonorités et les images innombrables qui font de l’Etre même une incantation multitudinaire où il se cherche dans sa propre exaltation. »
Elie Faure, Ombres solides, « Introduction à la mystique du cinéma », 1934
« On découvre immédiatement dans le cinéma la réalisation concrète des intuitions philosophiques où la fin du XIXe siècle effleurait. Il projette la durée dans les limites planes de l’espace. Que dis-je ? Il fait de la durée une dimension de l’espace, ce qui confère à l’espace une nouvelle et immense signification de collaborateur actif, et non plus passif de l’esprit. »
Elie Faure, Ombres solides, « Introduction à la mystique du cinéma », 1934
Voir aussi: Les citations de John Grand Carteret
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