« Les Canadiens anglais sont anglais d’abord, Canadiens ensuite. Les Canadiens français, bien qu’invinciblement attachés à tout ce qu’ils tiennent de leurs ancêtres de France, sont canadiens avant tout, car ce nom leur appartient depuis trois cents ans, car ils ont une histoire dont les fastes se sont déroulés sous le ciel du Canada : de fait, leur vie nationale dans ce pays serait aussi intense que celle de n’importe quel peuple européen, si elle n’était affaiblie par l’émigration continuelle aux États-Unis. »
Edmond de Nevers, L’avenir du peuple canadien-français, 1896
« Tout l’intérêt de l’histoire américaine, depuis l’origine des colonies jusqu’à la guerre de l’Indépendance et même jusqu’à la guerre de Sécession, se concentre principalement sur les habitants de la Nouvelle-Angleterre, ou Yankees. Ce sont eux, qui pendant plus de deux siècles, incarnent l’âme de la jeune nation. »
Edmond de Nevers, L’âme américaine, tome I, 1900
« La guerre de l’Indépendance et la formation de l’Union marquent dans l’histoire américaine, une phase nouvelle et probablement unique : la phase des grands dévouements en vue du bien public, des éclosions généreuses, des créations fécondes dans lesquelles l’égoïsme et l’intérêt personnel ne sont que des facteurs secondaires. »
Edmond de Nevers, L’âme américaine, tome I, 1900
« C’est le propre de l’éloquence de donner de la couleur et de l’éclat à tout ce qu’elle touche. »
Edmond de Nevers, L’âme américaine, tome I, 1900
« De la déclaration de l’indépendance jusqu’à l’établissement définitif de la République, l’histoire des États-Unis ressemble, par certains côtés, à celle des anciennes monarchies ; elle est l’œuvre d’un homme, d’un souverain sans couronne, qui au lieu de ministres a des collaborateurs dévoués et qui impose ses volontés par la persuasion, par le respect qu’il commande, non par la force ou le prestige d’une investiture de droit divin. »
Edmond de Nevers, L’âme américaine, tome I, 1900
« Les États-Unis ont eu ce bonheur d’être en dehors du mouvement politique et de n’avoir aucun rôle à jouer dans le maintien de l’équilibre entre les autres grandes puissances. Ils se sont développés à l’écart de l’opinion étrangère, de la critique intéressée, des racontars exagérés de journalistes soudoyés en vue de campagnes diplomatiques. »
Edmond de Nevers, L’âme américaine, tome I, 1900
« L’homme qui émigre dans un pays étranger est un peu comme l’arbuste transplanté dans un terrain nouveau, qui n’a plus la force de résistance que lui prêtait le sol natal, et qui, surtout au moment de la transplantation, a besoin pour revivre, de soins attentifs, de pluie, de rosée, de soleil. »
Edmond de Nevers, L’âme américaine, tome II, 1900
« Chaque foyer national, aujourd’hui, a un rayonnement qui lui est propre. Le monde est une vaste fabrique où chaque peuple, dans la spécialité qu’il a adoptée, crée plus rapidement et mieux que les autres peuples. »
Edmond de Nevers, L’âme américaine, tome II, 1900
« Quelles que soient les conditions actuelles et les perspectives de l’avenir, il n’en est pas moins vrai que tout dans le passé a eu pour effet de développer chez l’Américain la confiance en soi, l’esprit d’entreprise et l’optimisme. »
Edmond de Nevers, L’âme américaine, tome II, 1900
« Sans doute, l’évolution ne doit pas attrister le philosophe, car il sait que l’homme réussira toujours à se créer de nouvelles sources de bonheur, suivant les états divers de son âme, suivant les circonstances dans lesquelles il se trouvera placé, la nature humaine s’améliore et se perfectionne sans cesse. »
Edmond de Nevers, L’âme américaine, tome II, 1900
« Comme les rois constitutionnels, le millionnaire règne mais ne gouverne pas. Il règne dans l’échelle sociale, il en occupe l’échelon le plus élevé ; il règne sur les imaginations, il les séduit et les hypnotise. Être millionnaire constitue le bonheur idéal rêvé par toute la population de la République ; ce n’est pas seulement la possession du pouvoir, l’accession à toutes les jouissances, c’est un titre de gloire. Millionnaire ! Ce mot résume pour l’Américain tout ce qu’il y a de beau et de grand en ce monde. »
Edmond de Nevers, L’âme américaine, tome II, 1900
« La richesse est un élément de bonheur même pour ceux qui ne la possèdent pas. »
Edmond de Nevers, L’âme américaine, tome II, 1900
« Le millionnaire américain est rarement intéressant lui-même, mais sa vie l’est toujours ; c’est une histoire de conquêtes, c’est un roman dont le personnage principal, à travers des péripéties diverses, marche constamment de succès en succès, triomphe de tous les hasards contraires, sort indemne de tous les dangers et atteint finalement, à force d’audace et de ruse, le but qu’il s’est proposé. Ce roman est d’autant plus attachant que, le lecteur, si humble qu’il soit, peut facilement en imagination s’identifier avec son héros, lequel a débuté dans des circonstances à peu près identiques à celles où il se trouve lui-même, a bénéficié de chances qui pourront peut-être quelque jour lui échoir et ne lui est supérieur ni par la naissance, ni par la culture, ni par les manières. »
Edmond de Nevers, L’âme américaine, tome II, 1900
« Le millionnaire, c’est pour l’Américain des masses le Soult, le Hoche, le Murat des guerres du premier Empire, c’est le soldat de fortune, encouragement vivant à l’humble troupier, lui rappelant qu’il porte un bâton de maréchal dans sa giberne. »
Edmond de Nevers, L’âme américaine, tome II, 1900
« L’art américain, l’art pictural au moins, n’est probablement pas inférieur à celui des peuples de l’Europe, la France exceptée ; il a produit des élèves remarquables. Il n’a cependant pas encore produit de maîtres. »
Edmond de Nevers, L’âme américaine, tome II, 1900
Voir aussi: Les Citations de Alexis de Tocqueville
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