« Ne savez-vous pas comment l’homme se dégoûte de vivre, quand il sent que tout lui devient hostile et qu’il n’a plus aucune résistance à opposer ? Ne savez-vous pas ce que c’est que l’exil ? Ne savez-vous pas qu’il abrège la vie humaine, que les femmes y deviennent stériles, que les mariages y sont inféconds, que les populations y tarissent sans cause apparente. Oh ! que je comprends, il me semble le vrai mal de ces Océaniens et combien il est sans remède ! Ils sont maintenant des exilés dans leurs petites îles, depuis qu’entre chaque chose et eux s’interpose un étranger, un maître. Et quel étranger ? Séparé d’eux par toute l’échelle des civilisations antérieures ; descendu au milieu d’eux comme d’une autre planète… Que faire dans une inégalité si profonde ? Perdre l’espérance et avec elle le désir de vivre ; s’asseoir au bord des atolls, aspirer l’air tiède et mourir. »
Edgar Quinet, La Création, 1870
« Si je suis quelque chose, je suis un esprit de liberté. »
Edgar Quinet, La République, 1872
« Le suffrage universel ne peut faire que le crime devienne le droit. C’est son infériorité sur le despotisme qui change facilement l’injuste en juste et le mensonge en vérité. »
Edgar Quinet, La République, 1872
« Admettez que dans la nature la beauté est utile, que la fleur se pare de ses couleurs pour attirer les insectes qui servent à la féconder ; j’étends cela à l’art humain et j’incline à penser qu’il est, lui aussi, plus utile qu’il ne vous semble aujourd’hui. Vous verrez que le beau n’est pas seulement une décoration. Il est le plus souvent une cause de durée pour un peuple. »
Edgar Quinet, L’Esprit Nouveau, 1875
« Telle nation se couvre des plus belles couleurs de la poésie, de la peinture, de la parole humaine, à quoi bon ? dites-vous ; on pourrait se passer de poètes. Dites aussi qu’on pourrait je passer de fleurs, de rayons et de ces essaims qui propagent la vie. »
Edgar Quinet, L’Esprit Nouveau, 1875
« les hommes, en me confinant hors des relations humaines, m’ont affranchi (…) Ils ont retranché de ma vie tout ce qui était artificiel; ils m’ont rendu à la liberté première ».
Edgar Quinet, Livre de l’exilé, 1875
« Tant que la parole m’est restée j’ai défendu la cause des peuples, des faibles, des nationalités qui demandaient à renaître. Quand il sera question de patrie, quelques hommes de bonne volonté se souviendront de moi. »
Edgar Quinet, Histoire de mes idées, 1878
Voir aussi:
Les Citations d’Auguste Comte
Les Citations de Max Weber
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